Chers parents, comment réagir ?

je vous fais une lettre ...

Chers parents Je me permets de vous écrire cette lettre pour vous parler d’un phénomène dont on parle depuis peu et qui fait énormément de ravage dans les établissements scolaires : le harcèlement entre élèves. Si vous lisez cette lettre, c’est peut-être que l’un de vos enfants a déjà été victime de ce phénomène. Ou peut-être que l’un de vos enfants, peut-être que l’un de vos adolescents, est actuellement victime de harcèlement scolaire. Il est aussi possible que votre enfant en soit victime, et que vous n’en sachiez rien. Dans ce cas, certains signes (cités ci-dessous) peuvent vous alerter.

Non au harcèlement : 30 20

N° vert à appeler pour dialoguer avec des spécialistes qui donnent des conseils et peuvent mettre en relation avec le référent harcèlement de l’académie : ouvert du lundi au vendredi de 9h à 20h et le samedi de 9h à 18h (sauf les jours fériés)

Net Écoute : 0 800 200 000

N° VERT à appeler Gratuit, anonyme, confidentiel et ouvert du lundi au vendredi de 9h à 19h pour parler cyber-harcèlement avec des conseils concernant le retrait d’images, de propos blessants voire de comptes.

Chers parents si je prends la peine de vous écrire cette lettre, c’est parce que je pense qu’il est très important que vous soyez vigilants vis-à-vis de la scolarité de votre enfant, de votre adolescent. D’autant plus qu’il n’y a pas vraiment de «victime-type» dans ce phénomène de harcèlement.. N’importe quel enfant peut, du jour au lendemain, endosser au cours de sa scolarité le rôle de «bouc-émissaire»: qu’il soit trop grand ou trop petit, qu’il présente une petite immaturité ou qu’il soit «trop intelligent», qu’il soit trop noir ou trop blanc, trop roux ou trop blond, trop gros ou trop mince… Ainsi, il faut savoir que la moindre «sortie de la norme» (que celle-ci soit physique, mentale, vestimentaire…) peut être source de harcèlement scolaire et plonger subitement votre enfant en plein cauchemar.

J’aimerais vous dire que, si jamais vous comprenez que votre enfant est victime de harcèlement scolaire, vous pouvez immédiatement vous confier à son instituteur ou à son professeur principal pour régler rapidement la situation, avant qu’elle ne dégénère davantage; j’aimerais vous dire cela, mais la réalité est parfois toute autre. Parfois, dénoncer ce que votre enfant subit ne suffit pas, dans la mesure où ce n’est souvent (malheureusement!) pas pris au sérieux par les enseignants. Et vous vous sentez alors démunis, impuissants, et bien seuls vis-à-vis de la souffrance que vit votre enfant.

Chers parents

je vous écris cette lettre pour vous conseiller de porter attention à votre enfant, de l’écouter, et de le protéger s’il se sent en situation de danger.

« D’ailleurs, je pense qu’il ne faut pas hésiter à ne pas l’envoyer en classe si vous avez fait un signalement de violences scolaires, et que vous n’avez pas été entendus par le personnel éducatif. »

Certains parents regrettent de ne pas avoir réagi ainsi, car leurs enfants en ont payé le prix de leur vie. Ils ne pouvaient pas imaginer que l’école puisse «tuer»…C’est terrible… Imaginez un peu leur sentiment de culpabilité. Vos enfants ne vont pas à l’école pour un jour y «laisser la peau», ce n’est pas acceptable…

Chers parents cette lettre pour vous dire que si vous trouvez que votre enfant se comporte (subitement ou progressivement) différemment de tel que vous le connaissez : s’il vous semble anormalement nerveux, violent, apathique, anxieux, s’il dort mal, s’il se plaint régulièrement de maux de ventre, de nausées, de maux de tête, s’il a des troubles de la concentration, s’il ne veut plus aller à l’école, au collège, au lycée, si ses résultats scolaires chutent considérablement, s’il présente des traces suspectes sur le corps, s’il semble déprimé,…Votre enfant est peut-être victime de harcèlement scolaire, et peut-être obéit-il à la loi du silence…Votre enfant se trouve alors peut-être en situation de danger.

Et il vous faut agir pour l’aider à s’en sortir. Tout d’abord, tenter d’en parler avec lui, judicieusement. Le mettre en confiance, pour lui permettre de se confier plus facilement. Ensuite, alerter des personnes présentes au sein de l’établissement scolaire (Professeurs, CPE, Proviseur, Infirmière, Psychologue….) Il est aussi possible de se mettre en lien avec l’association APHEE,  de faire appel au numéro vert mis en place contre les violences scolaires (voir ci-contre).

En tant que parents, vous ne pouvez pas rester seuls face à la détresse de votre enfant, vous devez par conséquent vous faire aider, conseiller.

En ce sens, vous pouvez aussi prendre contact avec le Référent harcèlement scolaire de votre Académie.

« Si vous avez le sentiment que rien ne bouge comme il faudrait, vous pouvez aussi porter plainte auprès du Procureur de la République, ce qui mettra l’établissement sous pression, et le forcera à agir vis-à-vis de la situation. »

Chers parents, le rôle de vigilance que vous avez à jouer en tant que «géniteurs» est essentiel. Vous pouvez éviter à votre enfant de subir tout le reste de sa vie les conséquences du harcèlement scolaire. Vous pouvez éviter à votre enfant de grandir dans la rancune et le désespoir. Vous pouvez éviter à votre enfant les pensées suicidaires et les passages à l’acte. Alors j’espère que cette lettre qui vous est destiné vous a éclairé et vous permettra de veiller au bien-être et à la sécurité de votre enfant.

Chers parents,  vous avez un grand rôle à jouer pour que vos enfants grandissent dans un climat de paix et de sécurité : en étant à l’écoute de votre enfant (de ce qu’il vous dit, mais aussi de ce que vous percevez, de ce que vous ressentez, de ce que vous observez…), en valorisant ses compétences, en favorisant la parole, la confiance,  et les liens entre vous…

Merci d’avoir pris connaissance de cette lettre, et n’hésitez pas à me contacter !

Noémya

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